Sans donnée de vaccination, il vaut mieux considérer une personne comme non-vaccinée plutôt que de la croire erronément protégée.
La recommandation est de, suivant l’âge de l’enfant, appliquer le schéma de rattrapage adapté.

Pour certaines maladies à prévention vaccinale, un bilan immunitaire avec un titrage d’anticorps est aussi possible.

Le vaccin contre la polio existe sous forme vivant atténué (vaccin orale ou “OPV”) et sous forme inactivée (administration par injection dans la majorité des cas, “IPV”).

Ces deux formes peuvent être combinées dans un schéma de vaccination, toutefois des différences existent dans les vaccins oraux qui nécessitent, dans certains cas, d’ajouter au moins une dose de vaccin inactivé pour couvrir l’ensemble des souches polio. Consultez la page consacrée à la maladie pour plus d’informations.

Dans l’Union Européenne, les vaccins administrés sont des vaccins inactivés.

A noter : chez les enfants et les adolescents qui ont été correctement vaccinés, plus de 95% répondent bien au vaccin, et un contrôle du taux d’anticorps ou une vaccination de rappel ne sont dès lors pas recommandés.

L’immunité contre l’hépatite B s’évalue par dosage des anticorps anti-HBs. Lorsque ceux-ci ont une concentration <10 IU/l, la protection est considérée comme insuffisante. Si l’immunité est mesurée quelques mois après la primovaccination, plusieurs solutions sont alors possibles. Elles sont résumées dans le schéma à consulter ici.

Nous recommandons l’approche pragmatique : recommencer un schéma complet suivant le schéma 0-1-6 mois. Vérifier les anticorps un à trois mois après et s’ils sont toujours inférieurs à 10 IU/l, il faut considérer que la personne ne répond pas à la vaccination et s’arrêter là. Par la suite, cette personne devra être prise en charge en cas d’incident pouvant être contaminant pour l’hépatite B (on pourra lui administrer des immunoglobulines).

Si l’immunité est mesurée (voir FAQ sur l’évaluation par sérologie) quelques années après la vaccination, et afin de différencier le waning immunity (perte d’immunité avec le temps) du non-répondeur, il est préconisé de vacciner avec une dose et de mesurer les anticorps 1-3 mois plus tard. Si le titrage est >10 IU/l, on s’arrête là, sinon, on continue avec l’approche pragmatique.

Lorsqu’il a été établi qu’un vaccin avait subi une rupture conséquente de la chaine du froid qui le rend invalide ou lorsque le vaccin a dépassé la date limite indiquée sur la boîte, il ne doit pas être administré et doit être jeté.   Si par mégarde le vaccin a tout de même été administré à un patient :
  • Pas d’inquiétude sur la sécurité, le vaccin a perdu son efficacité mais il ne présente pas de risque ;
  • Etant donné que l’efficacité du vaccin ne peut pas être garantie, cette dose de vaccin devra être renouvelée. S’il s’agit d’un vaccin inactivé, la nouvelle dose peut être administrée le même jour ou à n’importe quel autre moment. Pour les vaccins vivants (RRO, varicelle, fièvre jaune), il est recommandé d’attendre 28 jours avant d’administrer à nouveau le vaccin.

Le nombre de doses de vaccins à administrer contre les HPV avec un vaccin nonavalent dépend de l’âge au moment de l’administration et de la qualité du système immunitaire (valable pour tout vaccin).

En ligne avec le Conseil Supérieur de la Santé (CSS), il est préconisé un schéma en 2 doses pour les adolescents de moins de 19 ans espacées d’au moins 5 mois.

Pour les personnes de 19 ans ou plus, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande un schéma en deux doses.

Les personnes immunodéprimées doivent recevoir 3 doses (0, 2, 6 mois) idéalement administrées au cours d’une période de 12 mois.

Ces recommandations sont susceptibles de changer compte tenu des évolutions scientifiques.

Pour rappel, si le schéma a été interrompu et que l’intervalle recommandé est dépassé, il ne faut pas recommencer le schéma, seulement reprendre là où le schéma était arrêté.

La toute grande majorité des vaccins peuvent être administrés le même jour ou à n’importe quel intervalle (15 jours par exemple pour le confort du bénéficiaire).

C’est aussi le cas des anticorps monoclonaux contre le VRS (virus respiratoire syncitial) qui peuvent être administrés en même temps que n’importe quel vaccin dans un site d’injection différent.

Les vaccins contre la COVID-19 peuvent aussi se coadministrer avec d’autres vaccins si nécessaire (Avis du CSS n°9671).

Exceptions :

  • Les vaccins vivants atténués peuvent être administrés simultanément (RRO, varicelle, fièvre jaune) dans des points d’injection différents. Si ce n’est pas le même jour, il faut prévoir minimum 28 jours entre 2 vaccins vivants. Quand deux vaccins vivants se font à moins de 4 semaines d’intervalle, il peut y avoir une interférence avec la réponse d’anticorps et une moindre protection pour le deuxième vaccin administré.
  • De façon systématique, les vaccins RRO et HPV ne peuvent pas être administrés le même jour car on ne dispose pas de données d’essais cliniques permettant de valider cette simultanéité. Il est nécessaire de prévoir 15 jours d’intervalle. Si toutefois des vaccins contre RRO et HPV ont été administrés simultanément, il ne faut pas recommencer le schéma et les doses sont considérées comme valides.
  • Les vaccins contre les méningites ACWY et les vaccins contenant la composante tétanos (vaccin hexavalent, tétravalent ou trivalent) doivent être administrés simultanément ou à un mois d’intervalle. En effet, la composante tétanos peut affecter de développement de l’immunité contre les méningocoques. Le Nimenrix doit être donné soit simultanément soit un mois AVANT un vaccin contenant le tétanos.
  • Dans l’hypothèse où une vaccination contre la méningite C a été réalisée, mais qu’il y a un souhait d’élargir la protection aux méningites AWY, il est possible d’administrer un vaccin quadrivalent en plus. Toutefois, il faut respecter 4 semaines d’intervalle entre les 2.
  • Durant la grossesse, les vaccinations contre la coqueluche et contre le VRS doivent se faire à 15 jours d’intervalle. En effet, une administration concomitante diminue la réponse immunitaire contre la coqueluche. Ce n’est pas le cas du vaccin contre la grippe qui peut se faire en même temps que n’importe lequel des autres vaccins.

Consulter le site du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) pour d’autres détails.

Avant toute chose, il est important de valider les doses qui ont été reçues.

  • Ont-elles été administrées à partir de l’âge minimal prévu (et donc pas trop tôt) ?
  • S’il y a eu plusieurs doses, l’intervalle minimal a-t-il été respecté ?

Une fois que les doses reçues sont validées, on peut établir les doses qu’il faudra ajouter, sachant qu’une dose reçue est une dose qui compte. Même si l’intervalle a été plus long que l’intervalle recommandé, toute dose reçue reste valable et ne doit pas être refaite. Le schéma de vaccination doit être repris là où il s’est arrêté.

Pour chaque vaccin, il y a un âge pour démarrer le schéma de vaccination. Cet âge est associé aux capacités du corps à répondre au vaccin valablement et/ou durablement. Il dépendra du schéma de vaccination mis en place dans le pays où la personne est vaccinée.

Dans certaines circonstances, on est amené à démarrer plus tôt que l’âge minimum obligatoire associé à ce vaccin, mais dans ces situations, ces doses ne seront pas comptées et il faudra recommencer. Exemples auxquels vous pouvez faire face :

  • Vaccination contre RRO : dans certaines parties du monde, on vaccine à l’âge de 9 mois pour réduire la mortalité infantile. La recommandation générale est que les doses réalisées avant l’âge de 12 mois ne doivent pas être considérées comme valables (dose 0) et doivent être recommencées.
  • Vaccination hexavalente, vaccination polio, vaccination contre les pneumocoques : l’âge minimal requis est de 6 semaines (strict).
  • Un vaccin contre l’hépatite B peut être administré à la naissance et est dès lors considéré comme une dose valable.
  • Vaccination contre les méningites : l’enfant doit recevoir une dose au cours de sa deuxième année de vie, donc s’il a reçu une ou plusieurs doses avant l’âge de 12 mois, il faut en refaire une après le premier anniversaire.

Les vaccins sont des produits fragiles qui doivent être conservés dans des conditions strictes. La température idéale de conservation des vaccins utilisés en Belgique doit être comprise entre +2°C et +8°C. Toutefois, certains écarts sont possibles et toute rupture de la chaine du froid (changement de température en cours de conservation) n’entraine pas systématiquement la nécessité de jeter les vaccins. Il faut les déplacer dans un frigo performant dès que possible et se renseigner avant de les utiliser.

De manière générale, la plupart des vaccins sont stables pendant 72 heures à une température allant jusqu’à 25 degrés (attention, le nirsémivab (Beyfortus®) n’est stable que 8 heures hors du frigo). Certains vaccins sont stables au-delà de 72 heures ou à des températures plus élevées.

Il existe des lignes directrices pour chaque produit. Elles ont été édictées par les firmes pharmaceutiques et permettent d’évaluer chaque situation particulière pour savoir si les vaccins peuvent encore être utilisés.

L’injection des vaccins en IM (intramusculaire) se fait :

  • Dans la face antérolatérale de la cuisse (muscle vaste externe) chez les nourrissons ;
  • Dans le muscle deltoïde chez les enfants ayant acquis la marche, les adolescents et les adultes.

Si plusieurs vaccins sont administrés le même jour, il faut choisir des sites d’injections différents et, lorsqu’ils sont injectés dans le même membre, espacer les injections de 2,5 cm.

Les vaccins ne doivent pas être administrés dans le muscle fessier pour éviter toute blessure au nerf sciatique.

Pour l’administration intramusculaire, l’aiguille doit être introduite à un angle de 90º par rapport à la peau.

Il faut faire preuve de jugement clinique dans le choix de la taille de l’aiguille. L’objectif étant d’injecter dans le muscle, il faut tenir compte du poids et de l’âge du sujet vacciné. Dans la plupart des cas, il s’agira d’une aiguille de 25mm. Si des aiguilles plus courtes sont utilisées, il existe un risque d’administrer le produit par voie sous-cutanée, ce qui augmente le risque d’effets indésirables locaux (plus de douleur, plus de réactogénicité).

Les recommandations sont fondées sur la pratique qui consiste à tendre la peau (entre le pouce et l’index) au moment de l’administration.

 

Âge du sujet Calibre aiguille Point d’injection Longueur aiguille
Nourrissons très petits, prématurés 25g partie antérolatérale de la cuisse (recommandée) 16mm
< 15 mois 25g partie antérolatérale de la cuisse (recommandée) 16 à 25 mm
> 15 mois 25 g muscle deltoïde (recommandée) 16 à 25 mm
25 g partie antérolatérale de la cuisse (alternative) 25 à 32 mm
> 12 ans 23 à 25 g muscle deltoïde (recommandée) 16 à 25 mm
23 g partie antérolatérale de la cuisse (alternative) 25 à 38 mm
Adulte et enfant de forte corpulence 23g muscle deltoïde 25 à 38 mm

Il existe plusieurs voies d’administration pour les vaccins (intramusculaire, sous-cutanée, orale, intradermique ou intranasale). Pour chacun d’eux, la notice du vaccin renseigne sur la voie prévue ou recommandée.

Pour les vaccins injectables, c’est majoritairement la voie intramusculaire (IM) qui est privilégiée.

Les vaccins contre le RRO, la varicelle, la grippe, la fièvre jaune ou la fièvre typhoïde peuvent se faire en IM ou en sous-cutané (SC).

Les vaccins contenant un adjuvant sont plus immunogènes et mieux tolérés lorsqu’ils sont administrés par voie IM. L’injection par voie SC s’accompagne plus fréquemment d’effets indésirables locaux (rougeur, œdème, induration, formation de granulome ou de nodule inflammatoire pouvant conduire à la formation d’un abcès).

Pour les personnes présentant une thrombocytopénie ou tout trouble de coagulation, le vaccin peut être administré par voie sous-cutanée. La voie intramusculaire est aussi possible en utilisant une aiguille de plus petit calibre avec une compression post-vaccination de 2-10 min sans frotter.

Bon à savoir, lorsqu’on réalise un vaccin en IM, il ne faut pas aspirer avant d’injecter. Cela contribue au confort en diminuant la douleur.

Après une vaccination RRO par exemple, l’exposition au virus ou à un nouveau vaccin donne une augmentation d’anticorps sans virémie. En effet, les anticorps déjà présents vont neutraliser le virus avant sa réplication. Par conséquent, même des doses multiples de vaccins atténués n’ont pas d’effet indésirable.
Il est donc sans danger d’administrer une dose « de trop ».

Reférences

STREBEL Peter M. et al., Plotkin’s VACCINES, 7th Edition, Chapter 37 – Measles Vaccines, Pages 579-618.e21

Pour une vaccination efficace et valable, il est requis de respecter l’intervalle prévu entre chaque dose. Toutefois :

L’intervalle peut être plus court : mais raccourcir l’intervalle minimal recommandé peut impacter la réponse immunitaire et invalider la dose. Sont acceptés, un maximum de 4 jours de moins que l’intervalle minimal recommandé/prévu (que cet intervalle soit de 4 semaines ou de 6 mois).

L’intervalle peut être plus long. Un intervalle supérieur à celui recommandé n’altère pas la réponse immunitaire, la concentration finale d’anticorps sera bonne. Le risque est que la protection n’est pas optimale dans l’intervalle supplémentaire. Un dépassement de la période recommandée ne nécessite pas de recommencer le schéma de vaccination (dose reçue, dose qui compte). Le schéma est repris là où il a été interrompu.

Exception : s’il s’est écoulé un délai de 20 ans ou plus depuis le dernier rappel de vaccin antitétanique, on recommande d’administre 2 doses à 6 mois d’intervalle.

Une vaccination identifiée comme non valide doit être recommencée : respecter alors un intervalle de 28 jours pour un vaccin vivant avant de réadministrer la dose. Pour les autres vaccins, aucun intervalle n’est nécessaire.