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Cette foire aux questions reprend les sujets les plus souvent abordés par les professionnels de santé.
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En avril 2025, le Conseil Supérieur de la Santé a émis un avis relatif à la vaccination contre les pneumocoques qui recommande l’utilisation d’un vaccin contenant 20 souches d’antigènes différents de pneumocoques, à la place du vaccin 13-valent actuel.
Cette recommandation n’a pas encore fait l’objet d’une intégration dans le Programme de vaccination. Le vaccin Prevenar 13® reste à l’heure actuelle le vaccin mis à disposition gratuitement par le Programme de vaccination. Ce vaccin reste très efficace et couvre les principales souches de pneumocoques responsables de maladies invasives.
Pour les parents qui souhaitent que leur enfant bénéficie de ce vaccin 20-valent, le vaccin peut être prescrit et acheté en pharmacie.
Le schéma de vaccination recommandé prévoit 3 doses avant un an (à 2, 4, 6 mois) et un rappel à 12 mois. Lorsque des vaccins PCV 13 ont déjà été administrés, il est possible de compléter la vaccination avec du PCV 20 suivant les indications contenues dans l’avis du CSS (voir pages 18 à 20 de l’avis).
Le titre d’anticorps peut être contrôlé pour certains vaccins/certaines maladies. Pendant la période de périconception, les Ig pour la rubéole et la varicelle peuvent être contrôlées et la vaccination peut être planifiée avant la grossesse. Dans certains cas où il a un risque professionnel, les anticorps contre l’hépatite B peuvent titrés. Il est recommandé aux médecins de contacter le laboratoire qui réalise les analyses pour l’interprétation des résultats des dosages des anticorps.
Pour les oreillons : La sérologie est valable pour interpréter des anticorps à la suite de la maladie, mais pas à la suite d’une vaccination qui nécessite des techniques spéciales. Le résultat est souvent négatif à la suite d’une vaccination. Il n’est donc pas très fiable d’établir une preuve de l’immunité par cette méthode.
Pour la rougeole : L’immunité est considérée acquise à partir de 13.5 UI/l.
Pour la rubéole : L’immunité est considérée acquise à partir de 10 UI/l. Toutefois, les anticorps n’apparaitront pas nécessairement à la prise de sang. Cette vérification n’est pas donc utile. Deux doses de vaccination documentées sont suffisantes pour établir l’immunité.
Exception : les femmes avec un souhait de grossesse, chez qui une 3ème dose peut être envisagée en cas de doute sur l’acquisition de l’immunité. Dans ce cas-là, une dose unique est réalisée et les anticorps ne sont plus tester.
Pour l’hépatite B : dans certains cas, on peut évaluer l’acquisition de l’immunité par un dosage des anticorps anti-HBs, un à trois mois après la vaccination complète. Ceux-ci doivent être ≥ 10 UI/l.
Si lors d’une sérologie le taux est inférieur à 10 UI/L, il est possible soit que cette personne ait eu un taux supérieur à 10 UI/L après la vaccination complète et que les anticorps aient diminué au fil du temps (ce qui est normal), soit qu’elle n’ait jamais eu un taux atteignant les 10 UI/L et donc qu’elle n’ait jamais été protégée. La recommandation est de réaliser une dose de vaccin et ensuite de mesurer le taux d’anticorps anti-HBs 1 à 3 mois plus tard. Si ce dernier est supérieur à 10 UI/L, il s’agissait d’une perte d’anticorps avec le temps et on s’arrête là. Si le résultat est inférieur à 10 UI/L, nous sommes devant un non-répondant. Le Conseil Supérieur de la Santé recommande, pour ces personnes, soit un schéma de revaccination complet (0, 1, 6 mois), soit un schéma composé de l’administration de deux doses en même temps (muscle deltoïde gauche et droit), suivi 2 mois plus tard par l’administration à nouveau, de deux doses (muscle deltoïde gauche et droit). Un à 3 mois après ces schémas de revaccination, un contrôle sérologique des anticorps anti-HBs est recommandé.
Pour la varicelle : dans l’hypothèse où le statut immunitaire d’un enfant face à la varicelle n’est pas connu, il est recommandé de vacciner directement et de ne pas faire de dosage d’anticorps (chez les enfants). La sérologie post-vaccination n’est pas recommandée, y compris pour le personnel de santé. Les tests d’anticorps disponibles dans le commerce ne sont pas suffisamment sensibles pour détecter de manière fiable les anticorps induits par le vaccin, ce qui peut entraîner des résultats faussement négatifs.
Pour la vaccination diphtérie-tétanos : L’acquisition de l’immunité par dosage des anticorps IgG peut être évaluée pour, par exemple, valider des doses précédentes. Néanmoins, si le résultat du dosage n’est pas concluant, il sera nécessaire de refaire un schéma complet de vaccination. Les concentrations d’anticorps définies comme protectrices pour la diphtérie et le tétanos sont celles >0.1 IU/mL.
En-dessous de 13 ans, la vaccination doit se faire au moyen d’un vaccin fortement dosé en antigènes (c’est le cas de l’hexyon®, le Vaxelis®, l’Infanrix hexa®, le Tetravac® ou l’Infanrix-IPV®) que ce soit pour la primo-vaccination ou pour les rappels.
Si on utilise par mégarde un vaccin trivalent pour le rappel de 5-6 ans, qui ne contient pas la composante Polio et qui contient une quantité réduite en anatoxine diphtérique et en antigènes coquelucheux (Triaxis® ou Boostrix®), il est recommandé de refaire le vaccin au moyen d’un vaccin fortement dosé. Cela permettra à la fois de couvrir la polio et d’augmenter le dosage en antigènes et donc de mieux stimuler la réaction immunitaire.
La règle reste la même si le rappel tétravalent se fait en rattrapage avant 13 ans.
Le vaccin peut être refait directement. Mais pour des raisons de confort, un délai d’un mois peut être respecté, cela réduira les potentiels effets indésirables locaux.
D’une façon générale, lorsque l’enfant est malade avec une symptomatologie importante (fièvre >38,5°C), les vaccinations seront reportées. Elles pourront être programmées dès que les symptômes ont disparu (et à la fin de la période de contagiosité). La raison de report tient à la nécessité de pouvoir identifier les effets indésirables potentiels qui pourraient se cumuler avec les symptômes d’une maladie et rendre la prise en charge plus compliquée.
Après une infection à rotavirus : La vaccination contre le rotavirus reste recommandée si l’enfant a eu une infection à rotavirus, car il existe plusieurs souches de virus et l’infection initiale peut n’induire qu’une protection partielle contre d’autres infections par le pathogène. Ces enfants doivent commencer ou compléter le schéma selon l’âge et les intervalles recommandés. Il faut juste attendre la fin complète des symptômes.
Après une varicelle : Un antécédent de varicelle, même récent, n’est pas connu pour interférer avec la réponse immunitaire aux différents vaccins. Administrer le vaccin à une personne en période d’incubation ou en phase prodromique de la varicelle est sans danger : les réactions à la vaccination ne sont pas plus importantes, et la maladie n’est pas plus grave.
Si un enfant a eu une varicelle et qu’il doit recevoir un vaccin : attendre au moins 4 semaines pour un vaccin vivant (comme le RRO), pas de délai pour les vaccins inactivés (attendre la fin des symptômes). Il n’est pas nécessaire de vacciner contre la varicelle si l’enfant a eu une varicelle avérée.
Après une rougeole : La vaccination reste nécessaire car le vaccin RRO couvre trois maladies (rougeole, rubéole, oreillons), pour lesquels il faut établir une immunité.
Après un VRS : L’administration de Nirsevimab reste recommandée indépendamment d’une infection antérieure par le VRS ou d’une hospitalisation associée, car les réinfections peuvent survenir au cours de la même saison. Chez les enfants présentant des symptômes modérés ou graves, l’administration doit être différée jusqu’à la résolution de la phase aiguë.
Sans donnée de vaccination, il vaut mieux considérer une personne comme non-vaccinée plutôt que de la croire erronément protégée.
La recommandation est de, suivant l’âge de l’enfant, appliquer le schéma de rattrapage adapté.
Pour certaines maladies à prévention vaccinale, un bilan immunitaire avec un titrage d’anticorps est aussi possible.
Le vaccin contre la polio existe sous forme vivant atténué (vaccin orale ou OPV) et sous forme inactivée (administration par injection dans la majorité des cas, IPV).
Ces deux formes peuvent être combinées dans un schéma de vaccination, toutefois des différences existent dans les vaccins oraux qui nécessitent, dans certains cas, d’ajouter au moins une dose de vaccin inactivé pour couvrir l’ensemble des souches polio. Consultez la page consacrée à la vaccination pour plus d’informations.
Dans l’Union européenne, les vaccins administrés sont des vaccins inactivés.
A noter : chez les enfants et les adolescents qui ont été correctement vaccinés, plus de 95% répondent bien au vaccin, et un contrôle du taux d’anticorps ou une vaccination de rappel ne sont dès lors pas recommandés.
L’immunité contre l’hépatite B s’évalue par dosage des anticorps anti-HBs. Lorsque ceux-ci ont une concentration <10 IU/l, la protection est considérée comme insuffisante. Si l’immunité est mesurée quelques mois après la primovaccination, plusieurs solutions sont alors possibles. Elles sont résumées dans le schéma à consulter ici.
Nous recommandons l’approche pragmatique : recommencer un schéma complet suivant le schéma 0-1-6 mois. Vérifier les anticorps un à trois mois après et s’ils sont toujours inférieurs à 10 IU/l, il faut considérer que la personne ne répond pas à la vaccination et s’arrêter là. Par la suite, cette personne devra être prise en charge en cas d’incident pouvant être contaminant pour l’hépatite B (on pourra lui administrer des immunoglobulines).
Si l’immunité est mesurée (voir FAQ sur l’évaluation par sérologie) quelques années après la vaccination, et afin de différencier le waning immunity (perte d’immunité avec le temps) du non-répondeur, il est préconisé de vacciner avec une dose et de mesurer les anticorps 1-3 mois plus tard. Si le titrage est >10 IU/l, on s’arrête là, sinon, on continue avec l’approche pragmatique.
Le nombre de doses de vaccins à administrer contre les HPV avec un vaccin nonavalent dépend de l’âge au moment de l’administration et de la qualité du système immunitaire (valable pour tout vaccin).
En ligne avec le Conseil Supérieur de la Santé (CSS), il est préconisé un schéma en 2 doses pour les adolescents de moins de 19 ans espacées d’au moins 5 mois.
Pour les personnes de 19 ans ou plus, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande un schéma en deux doses.
Les personnes immunodéprimées doivent recevoir 3 doses (0, 2, 6 mois) idéalement administrées au cours d’une période de 12 mois.
Ces recommandations sont susceptibles de changer compte tenu des évolutions scientifiques.
Pour rappel, si le schéma a été interrompu et que l’intervalle recommandé est dépassé, il ne faut pas recommencer le schéma, seulement reprendre là où le schéma était arrêté.
La toute grande majorité des vaccins peuvent être administrés le même jour ou à n’importe quel intervalle (15 jours par exemple pour le confort du bénéficiaire). Lorsque les vaccins sont injectés lors de la même séance, l’administration doit toujours se faire en des sites d’injection différents, séparés au minimum de 2,5 cm.
C’est aussi le cas des anticorps monoclonaux contre le VRS (virus respiratoire syncitial) qui peuvent être administrés en même temps que n’importe quel vaccin dans un site d’injection différent.
Les vaccins contre la COVID-19 peuvent aussi se coadministrer avec d’autres vaccins si nécessaire (Avis du CSS n°9671).
Exceptions :
Consulter le site du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) pour d’autres détails.
Avant toute chose, il est important de valider les doses qui ont été reçues.
Une fois que les doses reçues sont validées, on peut établir les doses qu’il faudra ajouter, sachant qu’une dose reçue est une dose qui compte. Même si l’intervalle a été plus long que l’intervalle recommandé, toute dose reçue reste valable et ne doit pas être refaite. Le schéma de vaccination doit être repris là où il s’est arrêté.
Pour chaque vaccin, il y a un âge pour démarrer le schéma de vaccination. Cet âge est associé aux capacités du corps à répondre au vaccin valablement et/ou durablement. Il dépendra du schéma de vaccination mis en place dans le pays où la personne est vaccinée.
Dans certaines circonstances, on est amené à démarrer plus tôt que l’âge minimum obligatoire associé à ce vaccin, mais dans ces situations, ces doses ne seront pas comptées et il faudra recommencer. Exemples auxquels vous pouvez faire face :
Les vaccins sont des produits fragiles qui doivent être conservés dans des conditions strictes. La température idéale de conservation des vaccins utilisés en Belgique doit être comprise entre +2°C et +8°C. Toutefois, certains écarts sont possibles et toute rupture de la chaine du froid (changement de température en cours de conservation) n’entraine pas systématiquement la nécessité de jeter les vaccins. Il faut les déplacer dans un frigo performant dès que possible et se renseigner avant de les utiliser.
De manière générale, la plupart des vaccins sont stables pendant 72 heures à une température allant jusqu’à 25 degrés (attention, le nirsémivab (Beyfortus®) n’est stable que 8 heures hors du frigo). Certains vaccins sont stables au-delà de 72 heures ou à des températures plus élevées.
Il existe des lignes directrices pour chaque produit. Elles ont été édictées par les firmes pharmaceutiques et permettent d’évaluer chaque situation particulière pour savoir si les vaccins peuvent encore être utilisés.
L’injection des vaccins en IM (intramusculaire) se fait :
Si plusieurs vaccins sont administrés le même jour, il faut choisir des sites d’injections différents et, lorsqu’ils sont injectés dans le même membre, espacer les injections de 2,5 cm.
Les vaccins ne doivent pas être administrés dans le muscle fessier pour éviter toute blessure au nerf sciatique.
Pour l’administration intramusculaire, l’aiguille doit être introduite à un angle de 90º par rapport à la peau.
Il faut faire preuve de jugement clinique dans le choix de la taille de l’aiguille. L’objectif étant d’injecter dans le muscle, il faut tenir compte du poids et de l’âge du sujet vacciné. Dans la plupart des cas, il s’agira d’une aiguille de 25mm. Si des aiguilles plus courtes sont utilisées, il existe un risque d’administrer le produit par voie sous-cutanée, ce qui augmente le risque d’effets indésirables locaux (plus de douleur, plus de réactogénicité).
Les recommandations sont fondées sur la pratique qui consiste à tendre la peau (entre le pouce et l’index) au moment de l’administration.
Âge du sujet | Calibre aiguille | Point d’injection | Longueur aiguille |
Nourrissons très petits, prématurés | 25g | partie antérolatérale de la cuisse (recommandée) | 16mm |
---|---|---|---|
< 15 mois | 25g | partie antérolatérale de la cuisse (recommandée) | 16 à 25 mm |
> 15 mois | 25 g | muscle deltoïde (recommandée) | 16 à 25 mm |
25 g | partie antérolatérale de la cuisse (alternative) | 25 à 32 mm | |
> 12 ans | 23 à 25 g | muscle deltoïde (recommandée) | 16 à 25 mm |
23 g | partie antérolatérale de la cuisse (alternative) | 25 à 38 mm | |
Adulte et enfant de forte corpulence | 23g | muscle deltoïde | 25 à 38 mm |
Il existe plusieurs voies d’administration pour les vaccins (intramusculaire, sous-cutanée, orale, intradermique ou intranasale). Pour chacun d’eux, la notice du vaccin renseigne sur la voie prévue ou recommandée.
Pour les vaccins injectables, c’est majoritairement la voie intramusculaire (IM) qui est privilégiée.
Les vaccins contre le RRO, la varicelle, la grippe, la fièvre jaune ou la fièvre typhoïde peuvent se faire en IM ou en sous-cutané (SC).
Les vaccins contenant un adjuvant sont plus immunogènes et mieux tolérés lorsqu’ils sont administrés par voie IM. L’injection par voie SC s’accompagne plus fréquemment d’effets indésirables locaux (rougeur, œdème, induration, formation de granulome ou de nodule inflammatoire pouvant conduire à la formation d’un abcès).
Pour les personnes présentant une thrombocytopénie ou tout trouble de coagulation, le vaccin peut être administré par voie sous-cutanée. La voie intramusculaire est aussi possible en utilisant une aiguille de plus petit calibre avec une compression post-vaccination de 2-10 min sans frotter.
Bon à savoir, lorsqu’on réalise un vaccin en IM, il ne faut pas aspirer avant d’injecter. Cela contribue au confort en diminuant la douleur.
Après une vaccination RRO par exemple, l’exposition au virus ou à un nouveau vaccin donne une augmentation d’anticorps sans virémie. En effet, les anticorps déjà présents vont neutraliser le virus avant sa réplication. Par conséquent, même des doses multiples de vaccins atténués n’ont pas d’effet indésirable.
Il est donc sans danger d’administrer une dose « de trop ».
STREBEL Peter M. et al., Plotkin’s VACCINES, 7th Edition, Chapter 37 – Measles Vaccines, Pages 579-618.e21
Pour une vaccination efficace et valable, il est requis de respecter l’intervalle prévu entre chaque dose. Toutefois :
L’intervalle peut être plus court : mais raccourcir l’intervalle minimal recommandé peut impacter la réponse immunitaire et invalider la dose. Sont acceptés, un maximum de 4 jours de moins que l’intervalle minimal recommandé/prévu (que cet intervalle soit de 4 semaines ou de 6 mois).
L’intervalle peut être plus long. Un intervalle supérieur à celui recommandé n’altère pas la réponse immunitaire, la concentration finale d’anticorps sera bonne. Le risque est que la protection n’est pas optimale dans l’intervalle supplémentaire. Un dépassement de la période recommandée ne nécessite pas de recommencer le schéma de vaccination (dose reçue, dose qui compte). Le schéma est repris là où il a été interrompu.
Exception : s’il s’est écoulé un délai de 20 ans ou plus depuis le dernier rappel de vaccin antitétanique, on recommande d’administrer 2 doses à 6 mois d’intervalle.
Une vaccination identifiée comme non valide doit être recommencée : respecter alors un intervalle de 28 jours pour un vaccin vivant avant de réadministrer la dose. Pour les autres vaccins, aucun intervalle n’est nécessaire.
Vaccine Recommendations and Guidelines of the ACIP
Conseil Supérieur de la Santé – Vaccination de rattrapage, Avis n°9111