Schéma

Quatre doses à 8, 12, 16 semaines et 15 mois

Le schéma en Belgique comporte quatre doses (8, 12, 16 semaines et 15 mois) avec un vaccin hexavalent (voir le calendrier de vaccination).

Pour les nouveau-nés de mères porteuses de l’antigène de surface hépatite B (HBsAg), une première dose de vaccin hépatite B monovalent doit impérativement être administrée dans les 12 heures suivant la naissance (quadriceps, muscle vaste latéral). Une dose de 300 UI d’immunoglobulines spécifiques sera également administrée dans un autre site d’injection. Après cette première dose de vaccin, la vaccination se poursuivra selon le schéma standard comportant quatre injections du vaccin hexavalent.

Dans les pays à forte endémicité d’hépatite B, les schémas recommandés consistent en une dose à la naissance de vaccin monovalent plus 2 ou 3 doses de vaccin monovalent ou combiné. Afin qu’un schéma puisse être valable, il faut : minimum 4 semaines entre la dose 1 et la dose 2 ; minimum 8 semaines entre la dose 2 et la dose 3 ; minimum 16 semaines entre la dose 1 et la dose 3 ; et la dernière dose ne doit pas être administrée avant 24 semaines (6 mois) de vie.

Vaccins utilisés

Vaccins du Programme : Vaxelis® et ENGERIX B®

Dans le cadre du marché d’achat et de livraison des vaccins 2023-2027 mis en place par l’ONE, les vaccins disponibles sont Vaxelis® et ENGERIX B®. Le Programme de vaccination de la Fédération Wallonie-Bruxelles fournit gratuitement des doses de ces vaccins à condition qu’elles soient commandées par un professionnel vaccinateur.

Le vaccin Vaxelis® – DTaP-IPV-Hib-VHB est un vaccin hexavalent utilisé pour la vaccination des nourrissons et des enfants. Le vaccin ENGERIX B® – VBH est utilisé pour la vaccination des adolescents et des adultes.

Ainsi, les vaccins contre l’hépatite B sont disponibles en association avec d’autres vaccins pour la vaccination des nourrissons, tels que le vaccin DTP (antidiphtérique-antitétanique-anticoquelucheux), le vaccin contre Haemophilus influenzae type b (Hib) et le vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI). Il est également disponible sous forme monovalente pour les doses à la naissance ou la vaccination des adultes à risque. Enfin, un vaccin combiné contre l’hépatite B et l’hépatite A existe aussi.

Vaccination combinée :

En pharmacie, sous prescription, plusieurs combinaisons de vaccins protégeant contre l’hépatite B sont disponibles :

  • Hexavalent (DTaP-IPV-Hib-VHB pour nourrissons et enfants) : Hexyon® et Vaxelis®
  • Vaccin combiné hépatite A + hépatite B (pour adultes et adolescents à partir de 16 ans ou pour enfants et adolescents âgés de 1 à 15 ans) : Twinrix®

Vaccin contre l’hépatite B seule : Engerix-B (GSK), Fendrix (GSK) et Hbvaxpro (MSD)

Les vaccins contre l’hépatite B contiennent l’antigène de surface du virus de l’hépatite B (antigène HBs) sous différentes formulations de 5, 10, 20 et 40 µg. La dose vaccinale pour les nourrissons, les enfants et les adolescents est inférieure de 50% à celle des adultes ; une dose de 40 µg/ml est utilisée pour les personnes immunodéprimées et les patients sous dialyse.

Actuellement, les données disponibles montrent qu’aucun rappel vaccinal n’est recommandé pour les nourrissons et les adolescents en bonne santé correctement vaccinés. On estime qu’ils sont protégés à vie. Le dépistage systématique avant ou après la vaccination dans cette population n’est également pas recommandé.

Le taux de séroconversion est plus faible chez les adultes. Dans ce cas, le CSS recommande un contrôle des anticorps 1 à 3 mois après la série complète de vaccins. L’efficacité protectrice de la vaccination contre l’hépatite B dépend de la présence d’anticorps IgG dirigés contre l’AgHBs (anticorps anti-HBs) après l’administration de la dernière dose. Si le taux d’anticorps anti-HBs est ≥ 10 UI/l, on considère que le sujet est protégé à vie contre le risque d’une infection clinique à hépatite B et contre celui de devenir porteur chronique, même si le taux d’anticorps anti-HBs devait, à terme, descendre en dessous de 10 UI/l. Si, après une vaccination complète, le taux d’anticorps anti-HBs est < 10 UI/l (et qu’une infection par l’hépatite B est exclue), on considère que le sujet est un non-répondeur et qu’il n’est pas protégé contre l’hépatite B. Dans ce cas, en suivant l’avis du CSS, on proposera un schéma de revaccination, soit en instaurant un nouveau schéma complet (par exemple, 0, 1, 6 mois, approche ‘pragmatique’), soit par un schéma de 2 doses administrées simultanément (l’une dans le muscle deltoïde droit, l’autre dans le muscle deltoïde gauche), suivies 2 mois plus tard par l’administration de 2 nouvelles doses (dans les muscles deltoïdes gauche et droit) (approche dite ‘moderne’). Après ces schémas de revaccination, un contrôle sérologique des anticorps (anti-HBs) sera effectué. Si le taux d’anticorps anti-HBs est < 10 UI/l, il s’agit d’un ‘vrai non-répondeur’ et on s’arrête là. Par la suite, cette personne devra être prise en charge en cas d’exposition à risque pouvant être contaminante pour l’hépatite B (on pourra lui administrer des immunoglobulines spécifiques).

En cas de contrôle plus de 3 mois après une vaccination complète contre l’hépatite B et si le titre d’anticorps anti-HBs est < 10 mUI/ml, on vaccine avec une dose de vaccin et on réalise à nouveau une sérologie. Si le taux d’anticorps anti-HBs est > 10 UI/ml, on s’arrête là, il s’agissait d’une perte d’anticorps avec le temps (waning immunity). Si le taux d’anticorps anti-HBs est < 10 mUI/ml, on suit les approches ‘pragmatique’ ou ‘moderne’.

Enfant En Consultation Pour Une Vacciantion

Les études montrent que les personnes ayant des titres d’anticorps supérieurs à 10 mUI/ml sont protégées. Même chez celles dont les concentrations descendent en dessous de 10 mUI/ml avec le temps, la durée de l’immunité est d’au moins 30 ans grâce à la mémoire immunologique et à l’immunité cellulaire (lymphocytaire). La plupart des personnes qui ne développent pas de réponse humorale aux vaccins contre l’hépatite B (pas d’anticorps mesurables ou <10 mUI/ml) développent une immunité cellulaire (lymphocytaire) et pourraient être protégées contre l’infection.

Le vaccin contre l’hépatite B doit être administré par injection intramusculaire dans la face antérolatérale de la cuisse chez le nourrisson ou dans le muscle deltoïde chez les enfants plus âgés et les adultes. L’administration dans le muscle fessier n’est pas recommandée, car elle a été associée à des concentrations réduites d’anticorps protecteurs et à des lésions du nerf sciatique.

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Co-administration dans le cadre du Programme

Vaxelis® / ENGERIX B
dTpa Non / Oui
DTPa-IPV Non / Oui
HPV Oui / Oui
Méningocoques Oui / Oui
Pneumocoques Oui / Oui
Rotavirus Oui / Oui
RRO Oui / Oui

Ces vaccins peuvent se co-administrer de façon concomitante avec un vaccin trivalent dTpa (pour ENGERIX B®), vaccin tétravalent DTPa-IPV (pour ENGERIX B®), un vaccin HPV, un vaccin pneumococcique, vaccin méningococcique, un vaccin contre le rotavirus et un vaccin combiné RRO.

Plus d’informations sur la co-administration dans la notice du Vaxelis® et de l’ENGERIX B®.

Rattrapage

Chez les individus qui n’ont pas reçu le schéma vaccinal en tant que nourrissons ou jeunes enfants, la vaccination peut se réaliser selon les trois cas ci-dessous :

  • Pour les moins de 11 ans, un vaccin pédiatrique doit être utilisé. Il est nécessaire de l’acheter en pharmacie avec une prescription, aux frais des parents car il n’est pas disponible dans le Programme de vaccination.
  • Entre 11 et 15 ans, le vaccin ENGERIX B (dosage adulte) disponible gratuitement dans le Programme de vaccination est utilisé en 2 doses à administrer à 6 mois d’intervalle (l’intervalle minimum entre ces deux doses ne peut pas être inférieur à 5 mois).
  • A partir de l’âge de 16 ans, la vaccination contre l’hépatite B comporte 3 doses, suivant le schéma 0, 1, 6 mois avec un vaccin dosage adulte.

Effets indésirables

Les vaccins contre l’hépatite B présentent un excellent profil de sécurité. Les effets indésirables sont :

  • douleur et rougeur au site d’injection (très fréquent),
  • céphalées (très fréquent),
  • irritabilité (très fréquent),
  • fatigue (très fréquent),
  • symptômes gastro-intestinaux (nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales) (fréquent),
  • fièvre (fréquent),
  • malaise (fréquent),
  •  gonflement au site d’injection (fréquent).

Ces réactions surviennent dans les 24 heures suivant la vaccination et sont transitoires.

L’incidence des réactions anaphylactiques graves après la vaccination est estimée à 1,1 cas par million de doses de vaccin.

De nombreuses études à long terme n’ont relevé aucune manifestation indésirable grave imputable à la vaccination contre l’hépatite B. Les données ne montrent pas de lien de causalité entre le vaccin contre l’hépatite B et les affections neurologiques (y compris le syndrome de Guillain-Barré et la sclérose en plaques), le diabète, les troubles démyélinisants, le syndrome de fatigue chronique, l’arthrite, les maladies auto-immunes, l’asthme, la chute de cheveux ou le syndrome de mort subite du nourrisson.

Le vaccin contre l’hépatite B est uniquement contre-indiqué chez les personnes ayant des antécédents de réactions allergiques graves à l’un de ses constituants.

Objectifs du Programme de vaccination de la FW-B

Atteindre et maintenir une couverture supérieure à 95% afin de contrôler les infections par le virus de l’hépatite B

Couverture vaccinale

La couverture pour un schéma complet chez les nourrissons de 18-24 mois : 92,2% à Bruxelles et 93,2% en Wallonie (2019)

Pour plus d’information sur ces enquêtes de couverture vaccinale :

Région de Bruxelles-Capitale (2020, données 2019) 

Wallonie (2020, données 2019) 

Historique

1982

Depuis 1982, des vaccins efficaces et sûrs contre le VHB sont disponibles.

1986

Depuis 1986, le vaccin contre l’hépatite B est produit par technologie recombinante ADN et utilise l’hydroxyde d’aluminium comme adjuvant.

A la différence de certains vaccins contre la COVID-19, il ne s’agit pas de vaccins à ADNm, mais de vaccins produits grâce à la technologie de l’ADN recombinant. Cette méthode consiste à introduire une séquence d’ADN dans une bactérie, une levure ou des cellules d’insectes, qui produisent ensuite la protéine en grande quantité. Pour le vaccin contre l’hépatite B, les antigènes viraux sont introduits dans une levure, qui se charge de produire l’antigène. Cette procédure est également utilisée pour la production d’insuline et de facteurs de coagulation.

1999

La vaccination universelle des nourrissons est un pilier de la prévention contre l’hépatite B. Suite à une recommandation du Conseil Supérieur de la Santé (CSS) en 1996, la vaccination systématique contre le VHB débute en 1999 pour les nourrissons et les pré-adolescents (les enfants de 6ème année primaire en Communauté française et les enfants de 1ère année de l’enseignement secondaire en Communauté flamande) avec un schéma en trois doses.

2004

Dès 2004, la vaccination des nourrissons utilise des vaccins hexavalents administrés en quatre doses (à 8, 12, 16 semaines et 15 mois).

2011

À partir de 2011, la vaccination en 6ème primaire se fait en deux doses.

2014-2015

Depuis 2014-2015, les adolescents ont en principe tous bénéficié de la vaccination en tant que nourrissons, et la vaccination systématique des pré-adolescents a été remplacée par une vaccination de rattrapage pour les non-vaccinés.