Schéma

Deux doses entre 13 et 14 ans à 6 mois d’intervalle

En FW-B, le schéma compte deux doses, entre 13 et 14 ans, à 6 mois d’intervalle (5 mois minimum).

Dans le cas d’une vaccination de rattrapage chez les adolescents qui ont débuté leur vaccination HPV avant 19 ans, un schéma en deux doses reste préconisé.

La dernière dose du schéma HPV doit idéalement être réalisée endéans les 13 mois qui suivent la première dose. Si ce n’est pas possible, elle peut être réalisée plus tard, dès que possible, et sans devoir recommencer un schéma complet.

Vaccins utilisés

Vaccin du Programme : Gardasil 9®

Dans le cadre du marché d’achat et de livraison des vaccins 2023-2027 mis en place par l’ONE, le vaccin disponible est Gardasil 9®, un vaccin nonavalent, contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58. Le Programme de vaccination de la FW-B fournit gratuitement des doses de ce vaccin à condition qu’elles soient commandées par un professionnel vaccinateur.

Ce vaccin protège contre 90% des cancers du col de l’utérus et contre 78% à -96% d’autres cancers liés aux HPV et les verrues génitales. Il s’agit d’un vaccin prophylactique qui n’a pas d’effet thérapeutique sur des infections ou lésions préexistantes. L’impact de la vaccination est plus important avant les rapports sexuels, mais la vaccination peut se réaliser après.

La réponse immunitaire aux vaccins disponibles sur le marché belge est bonne. Elle est meilleure chez l’adolescent que chez l’adulte. La réponse immunitaire diminue légèrement jusqu’à deux ans après vaccination pour ensuite rester stable pendant au moins 12 ans (temps de suivi des études).

De nombreuses études ont montré l’impact de la vaccination sur les lésions précancéreuses. En 2020, une étude suédoise a attesté l’impact de la vaccination contre le HPV sur le risque de cancer du col de l’utérus : le risque est diminué de 88% pour les filles vaccinées avant 17 ans et de 53% pour celles vaccinées entre 17 et 30 ans, en comparaison aux non vaccinées (Lei et al 2020).

Les vaccins contre le papillomavirus sont inactivés. Tous les vaccins autorisés contre les HPV contiennent des « virus-like particles » (VLP) pour les types contre lesquels ils protègent. Une protection croisée limitée a été décrite. Les VLPs sont structurellement similaires à la capsule du virus (il s’agit des copies d’une protéine de la capsule) mais ne contiennent pas d’ADN viral. Ils sont dépourvus de pouvoir infectant.

Bien que la vaccination contre le HPV ne soit pas recommandée pendant la grossesse, iI n’y a pas lieu de craindre une infection embryo-fœtale. Les données chez les femmes vaccinées accidentellement juste avant ou en cours de grossesse contre le papillomavirus sont nombreuses et rassurantes. Il n’y a pas de délai à respecter entre une vaccination contre le papillomavirus et le début d’une grossesse. (Le Centre de Référence sur les Agents Tératogène – lecrat.fr).

En pharmacie, sous prescription, Cervarix® et Gardasil 9® sont disponibles.

Co-administration dans le cadre du Programme

Gardasil 9®
dTpa Oui
Hépatite B
Oui
Poliomyélite Oui
RRO Oui*

Ce vaccin peut être administré de façon concomitante avec un vaccin combiné de rappel dTpa (diphtérique, tétanique, coquelucheux [acellulaire] ) et/ou poliomyélitique sans interférence significative avec la réponse en anticorps vis-à-vis des composants de chaque vaccin.

*La co-administration est possible dans un cadre de rattrapage.

Plus d’informations sur la co-administration dans la notice du médicament.

Adolescents Assis Ensemble Riant

Rattrapage

Jusqu’à 18 ans inclus : 2 doses

Le schéma de rattrapage est de deux doses, d’application jusqu’à 18 ans inclus (même si la première dose est faite à 18 ans), au vu les données disponibles sur l’efficacité de la vaccination.

La dernière dose du schéma HPV doit idéalement être réalisée endéans les 13 mois qui suivent la première dose. Si ce n’est pas possible, elle peut être réalisée plus tard, dès que possible, et sans devoir recommencer un schéma complet.

A partir de 19 ans, la recommandation est un schéma en trois doses.

Toutefois, il est à noter que des études post hoc d’essais cliniques où les femmes n’avaient pas reçu un schéma complet indique que deux, voire une seule dose, pourraient être efficaces.

Une dose produit des titres d’anticorps plus faibles que deux doses, mais dix fois plus élevés qu’une infection naturelle. A ce jour, le niveau minimum d’anticorps garantissant une protection est inconnu, mais des études semblent démontrer que des niveaux faibles pourraient être protecteurs.

Des études cliniques sont en cours afin d’évaluer l’efficacité d’un schéma à une dose. Actuellement, nous pouvons dire que la réponse immunitaire est bonne et que l’efficacité pourrait perdurer au moins 10 ans. Des études observationnelles sur l’efficacité sur le terrain (effectiveness) suggèrent une efficacité similaire pour les schémas à 1, 2 ou 3 doses.

Le groupe d’experts en vaccination de l’OMS (SAGE), après évaluation de toutes les études existantes ainsi que des implications de santé publique, recommande deux ou une dose (off-label) de vaccin contre le HPV et ce jusqu’à 20 ans. Sur base de ces données, certains pays comme l’Australie, le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Estonie ou l’Espagne ont désormais des schémas à une dose. En Belgique, le Conseil Supérieur de la Santé analyse le dossier.

Screening

Dans le cas du cancer du col de l’utérus, la prévention primaire (vaccination) n’exclut pas de la prévention secondaire (screening). Le dépistage par frottis est recommandé à toutes les femmes entre 25 et 64 ans. Pour les femmes entre 25 et 29 ans, le test de dépistage est réalisé par un examen cytologique de cellules. Pour les femmes entre 30 à 65 ans, le test HPV, basé sur la recherche de la présence d’ADN du virus HPV à haut risque chez les femmes, remplace l’examen cytologique depuis janvier 2025. Ces deux tests sont réalisés par prélèvement (frottis) de cellules au niveau du col de l’utérus.

 

Effets indésirables

Pendant les essais cliniques, le vaccin contre le HPV a montré un très bon profil de sécurité.

Les effets indésirables associés au vaccin sont :

  • réaction locale au site d’injection (douleur, gonflement, érythème) (très fréquent)
  • céphalée (très fréquent)
  • nausées (fréquent)
  • sensation vertigineuse (fréquent)
  • fièvre, fatigue (fréquent)
  • malaise vagal (peu fréquent et lié plutôt à la vaccination à l’adolescence qu’au produit vaccinal). Précautions : garder 15 min en observation. Allonger la personne et soulever les jambes si nécessaire. Garder allongé si besoin afin d’éviter des chutes
  • anaphylaxie (fréquence établie à 1,7 cas par million de doses)

Des données de surveillance post-autorisation sont suivies par les agences régulatrices (AFMPS en Belgique et EMA au niveau de l’Union européenne).

Le GACVS (Global Advisory Committee on Vaccine Safety) de l’OMS surveille aussi la sécurité du vaccin en continu. Ce dernier a examiné les signaux des vaccins contre le HPV pour la sclérose en plaques, le syndrome de Guillain-Barré, le syndrome de tachycardie orthostatique posturale, l’infertilité, l’insuffisance ovarienne prématurée et vascularites cérébrales en se basant sur les données de surveillance ainsi que des études réalisées dans de nombreux pays. Aucun lien causal n’a été trouvé entre la vaccination HPV et ces maladies.

Objectifs du Programme de vaccination de la FW-B

Atteindre et à maintenir une couverture de 80% de la population cible
(13-14 ans ou 2ème secondaire/1ère différenciée) avec un schéma en deux doses

L’objectif du Programme est de contrôler les infections liées aux HPV tant chez les hommes que chez les femmes. En particulier, il s’agit de prévenir les cancers pour lesquels le HPV peut être impliqué (col de l’utérus, la gorge, vulve, pénis, anus…), mais aussi de prévenir les verrues génitales.

Couverture vaccinale

La dernière enquête, réalisée en 2022-2023, indique que la couverture pour la 1ère dose atteint 59,7% et la 2ème dose 52,4%.

Pour plus d’informations sur cette enquête, cliquez ici.

Statut vaccinal (%) pour la 1ère et 2ème dose du vaccin contre HPV chez les élèves de 2ème secondaire en 2022-2023 en Fédération Wallonie-Bruxelles

Vaccinfopro Pageweb 20240505 Vaccinations Hpv Image Couverture2022 2023

Historique

2007

Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) recommande la vaccination des filles entre 10 et 13 ans contre le HPV dans le cadre de la prévention des cancers du col de l’utérus. Le schéma préconisé est alors en 3 doses.

2011

La vaccination est introduite dans le calendrier du Programme de vaccination de la FW-B à 13-14 ans ou chez les élèves de 1ère différenciée et 2ème secondaire avec le vaccin Cervarix®, un vaccin bivalent contre les HPV 16 et 18.

2014

Le schéma évolue et il est désormais possible de vacciner en 2 doses jusqu’à la veille des 15 ans.

Au fur et à mesure de l’évolution des connaissances sur le HPV, l’implication des HPV dans d’autres cancers (pénis, gorge, anus, etc.) ainsi que dans l’apparition de verrues génitales a été mise en évidence.

2017

Un nouvel avis du CSS recommande d’élargir l’objectif de prévention à l’ensemble des cancers liés à HPV ainsi qu’à la prévention des verrues génitales. Cet avis met aussi en avant l’intérêt de vacciner les garçons.

2019

La vaccination est proposée gratuitement aux filles et aux garçons de 13-14 ans ou de 1ère différenciée ou 2ème secondaire avec un schéma en 2 doses. Le vaccin utilisé est Gardasil 9®, un vaccin nonavalent, contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58.

2021

Le CSS publie une mise à jour de sa recommandation concernant le calendrier vaccinal en proposant que la vaccination contre le HPV soit réalisée entre 10 et 13 ans.

Sept. 2023

Depuis septembre 2023, le Programme de vaccination permet que les vaccins mis gratuitement à disposition soient utilisés dans le cadre de rattrapage de cette vaccination pour les jeunes jusqu’à 18 ans inclus via un schéma en 2 doses.